Quantcast
Channel: Protection Rendements » Or et monnaies
Viewing all articles
Browse latest Browse all 48

SOS Banques : découvrez les “subsubprime”

$
0
0

Certaines banques ont échappé de peu à la faillite en 2008, puis en 2010-2011. Elles ont été sauvées par les Etats et l’Union européenne, dont la dette a depuis explosé. Que pourront faire ces Etats si ces banques se retrouvent à nouveau en difficultés ?

Tous les organismes de sauvetage, de la bouée (FESF) au canot (MES), en passant par le gilet (MESF) ne possèdent pas l’argent nécessaire aux éventuels sauvetages. Ils doivent le lever sur les marchés, donc l’emprunter. Supposons qu’une grande banque soit à nouveau en difficulté, on peut penser que les prêteurs ne se bousculeront pas au portillon.

Des banques encore malades

Les banques européennes devraient réduire leurs portefeuilles de crédit de 2 700 milliards d’euros d’ici à 2016. Le secteur pèse actuellement 33 000 milliards d’euros, soit presque 3,5 fois le PIB de l’Eurozone. Déjà l’été dernier, on pouvait lire ces titres dans la presse :

"Les banques européennes constituent toujours une menace de risque systémique 1", indiquait le Financial Times, le 21 juillet 2013.

"Si vous avez une crise bancaire et que les banques font trois fois la taille de leur économie sous-jacente, les gouvernements ne pourront pas toutes les soutenir." Alberto Gallo, directeur de la recherche sur le crédit européen de la RBS

"Solvabilité et liquidité : les banques françaises encore sous pression", Les Echos du 29 juillet 2013, à la suite des publications des résultats de BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole SA et Natixis.

Et depuis, rien n’a changé ! Alors que leur reproche-t-on ?

• Un problème de solvabilité : des fonds propres insuffisants par rapport à tous leurs engagements (prêts, activités de spéculation pour comptes propres). Ces fonds propres représentent 3%, voire moins, de leurs engagements. En d’autres termes, une baisse de 3% de leurs actifs les met techniquement en faillite.

• Un problème de liquidité : la liquidité est la capacité à disposer d’argent frais rapidement, pour éviter de vendre dans l’urgence quelque chose qui aurait baissé. Là aussi, les banques françaises sont vulnérables. Selon le cabinet Alpha Value, les banques ont pris la mauvaise habitude de se refinancer auprès de money market funds américains. Problème, ces fonds sont eux-mêmes vulnérables et si le robinet à liquidité de la très gentille Janet Yellen commence à se fermer, ce sera la débâcle. C’est peut-être d’ailleurs pour cette raison que Mario Draghi est pressé d’adopter une politique de planche à billets plus audacieuse.

Pourquoi cela ne s’arrangera pas ?

Ayant mal analysé les racines profondes de la crise de 2008, gouvernements et banques centrales ont pris des mesures ineptes dont les effets secondaires vont se révéler très lourds.

Le système politique et financier actuel ne peut exister que si le volume de crédit est en expansion. Il faut que les Etats surendettés puissent continuer à s’endetter pour payer les prestations sociales promises. Il faut que les banques puissent continuer à prétendre que les mauvais crédits seront remboursés un jour pour ne pas faire faillite.

La Poste a déjà donné 1 Mdeuros à la Banque Postale pour renforcer ses fonds propres (6,9 milliards d’euros à fin 2013) et la banque vient d’emprunter 750 millions d’euros à des compagnies d’assurance et des fonds. Les nouvelles normes imposent un ratio de levier minimal de 3% (ce qui signifie que pour 33,3 euros de prêts accordés, une banque doit posséder 1 euro de fonds propres) ; il faut donc que la Banque Postale trouve encore 2,3 milliards d’euros pour respecter ce ratio. Reste également le cas épineux de Dexia dont le sort est maintenant lié à celui de La Poste.

Les banques espagnoles revendent à crédit les appartements saisis pour lesquels les emprunteurs ont fait défaut, raconte The Wall Street Journal. Aucun apport : 100% de crédit avec un taux réduit. Et voilà comment on maquille des pertes. J’ai oublié de vous dire qu’en Espagne on emprunte à taux variable ; donc les nouveaux emprunteurs pourraient vite se retrouver insolvables puisque les taux peuvent remonter. Après le subprime, voici le subsubprime.

Le fonds du problème reste que ce qui avait été baptisé "croissance" était principalement de la croissance de mauvais prêts.

Fondamentalement, l’Occident, pour des raisons démographiques, ne connaîtra plus qu’une croissance très molle. La Chine pourrait également ralentir encore plus que prévu.

Dans ces conditions, analyse le Financial Times, le recul de la pauvreté dans les pays émergents sera beaucoup moins rapide.

Petites croissances à l’horizon, grosses dettes qui enflent, jusqu’à quand tout cela tiendra-t-il ?

Ce que cela signifie pour vos investissements

Gouvernements, Banques centrales et banques pratiquent une stratégie extend and pretend : on étend les durées de prêts et on prétend que tout ira bien. Tant que ces manoeuvres bancaires ou monétaires sont jugées crédibles, ce n’est pas encore la grande crise monétaire, mais elle couve. Plus le temps passe, plus la crédibilité s’érode.

La Banque Centrale Européenne entend faire baisser l’euro. L’ennui de ces politiques monétaires, c’est qu’elles ne fonctionnent que si une minorité de pays y ont recours. Mais si tout le monde cherche à torpiller sa monnaie en même temps on arrive simplement au nivellement pas le bas. N’attendez aucun miracle de l’euro faible !

 


Viewing all articles
Browse latest Browse all 48

Latest Images

Trending Articles





Latest Images